À PROPOS
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L’homme qui aimait les pochettes
Pour Pascal Blua, tout s’est joué à la naissance, un beau matin choisi par France Soir pour annoncer avec aplomb dans son horoscope que les « enfants nés ce jour auront des prédispositions pour les arts graphiques ». On n’échappe pas à son destin, et encore moins lorsqu’on découvre à l’adolescence la pochette acidulée de l’unique album des Sex Pistols, réalisée par l’artiste anglais situationniste Jamie Reid. Il n’est alors plus d’issue possible, si ce n’est celle de conjuguer deux passions que Pascal a depuis chevillées au corps, la musique et l’image immobile – et pourtant si souvent invitation aux voyages.
Entre héritier surdoué (il revendique avec fierté les influences du typographe français Robert Massin, du légendaire graphiste Saul Bass ou du plus doué des gentlemen cambrioleurs, Peter Saville) et explorateur de tendances, l’homme jongle avec les couleurs et les lettres, les photos ou les illustrations. Et imagine des créations qui incarnent toujours avec une élégance rare une certaine idée du rétrofuturisme, quel que soit le support envisagé : pochettes de disques, livres, affiches ou sérigraphies…
France Soir avait donc vu juste mais s’était quand même un peu trompé : bien au-delà de prédispositions, Pascal Blua a le talent inné des passionnés.
Christophe Basterra
Octobre 2025
